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Euro Franken

Franc fort – premier bilan intermédiaire

Il y a six mois, la Banque Nationale a décidé de supprimer le taux plancher de l'Euro. La surévaluation élevée du franc a de graves conséquences sur l'économie réelle. Quelle est la situation aujourd'hui?

Dans son article du 12 février et face à l'économie suisse solide et à sa force d'innovation, l'ASC avait mis en garde pour ne pas prendre des décisions irréfléchies. Nos estimations de la situation d'alors et des mesures envisageables conservent toute leur validité. Car les branches sont loin d'être touchées de manière identique par la suppression du taux plancher de l'Euro. L'industrie pharmaceutique et les entreprises leaders sur leur marché dans un secteur de produits sont moins exposées à la concurrence des prix, grâce à la recherche et à la protection des brevets. Les fabricants de produits standards à haute élasticité des prix et les entreprises dont la création de valeur se situe dans le franc suisse mais facturant en Euro sont en revanche particulièrement touchés par le franc fort. Ces entreprises sont contraintes de mettre en place des mesures parmi lesquelles il y a des délocalisations à l'étranger de certaines fonctions.

Premier bilan

Après six mois, un premier bilan peut être établi. La majorité des entreprises examine avec soin les mesures à prendre et tient largement compte des valeurs ayant encore cours, à savoir la flexibilité et la loyauté du personnel. Dans ce contexte, il faut souligner les mesures pour venir à bout du franc fort développées en collaboration avec les représentants des employés. Prenons comme exemple les accords à durée limitée pour augmenter la productivité assortis de contrepartie sous forme de garantie de postes de travail de durée identique, comme ceci a été mis en place chez Bühler, les CFF Cargo et Stadlerrail.

Les chiffres semestriels 2015 montrent que le secteur de l'industrie recèle différentes firmes résistant au franc fort, parmi lesquelles des entreprises renommées comme Schindler ou Ems Chemie.

Entretemps, l'Euro s'est stabilité à 1.10, un cours qui convient autant au Conseil fédéral qu'à l'association des employeurs selon les déclarations de son président Valentin Vogt. Même si la conjoncture a quelque peu refroidi, l'économie européenne montre des signes d'embellie et la forte demande intérieure suisse par la consommation privée permettent d'espérer une croissance pour 2015, même si elle n'est pas très élevée. Selon le KOF, même le tourisme est moins touché qu'initialement prévu. Pour 2015, la baisse des nuitées hôtelières est estimée à -0,6%.

Diminuer les coûts, encore et toujours

La situation reste délicate. La protection des places de travail reste priorité essentielle. Les entreprises continuent à vérifier leurs processus et structures en vue d'augmenter l'efficience pour réduire les coûts. Vu le fait que le pronostic de l'évolution des prix à la consommation pour 2015 selon le SECO se situe à -1,0%, il y a fort à parier que les négociations salariales pour 2016 n'aboutiront pas. Cependant, baisser les salaires nominaux pour amortir le choc des coûts reste psychologiquement délicat. En outre, la demande intérieure de la consommation privée est importante et dans de nombreuses entreprises, suite à des hausses du temps de travail, les coûts unitaires du travail ont déjà diminués. A ce sujet, l'ASC peut imaginer l'allongement temporaire de la hausse du temps de travail et des accords entre employeurs et employés selon le principe prestation et contreprestation: les employeurs renoncent par exemple à des augmentations de salaire pour améliorer la capacité concurrentielle et acceptent une prolongation de la hausse du temps de travail. En contrepartie, les entreprises investissent les avantages de coûts obtenus et les (sur-)capacités personnelles dans les projets pour améliorer les processus, pour des innovations et développements de produits et fournissent une garantie de la place de travail pour une durée limitée.

Selon le moniteur de la bureaucratie 2014, les mesures d'allègement par diminution de la bureaucratie ont également des effets de baisses sur les coûts. Les procédés simplifiés de déroulement et le soutien par des prestations de e-gouvernement ne sont toutefois pas réalisables immédiatement et nécessitent un consensus politique, à savoir ce qui est urgent et ce qui développe des effets.