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Weiterbildung

Renforcement de la formation professionnelle supérieure - une nécessité

La Suisse ne disposant pour ainsi dire d'aucune matière première, le développement et l'utilisation des capacités cognitives vont rester le moteur décisif pour la croissance économique.

La Suisse est confrontée à différents défis qui mettent en danger les anciens avantages de son lieu de situation:

  • hausse de l'harmonisation légale et ancrage de règles internationales
  • concurrence globale plus forte
  • augmentation du manque de spécialiste ainsi qu'accès plus difficile aux marchés européens par l'acceptation de l'initiative contre l'immigration de masse
  • possibilités limitées de participer au réseau des connaissances et de la science de plus en plus internationalisé, ceci en raison des coopérations internationales et des infrastructures utilisées en commun

Le système de formation en Suisse y a toutefois fait ses preuves. Ainsi, la formation professionnelle basée sur l'apprentissage constitue l'un des piliers importants du système de formation suisse qui a jusqu'ici préservé la Suisse d'un plus grand chômage des jeunes.


Le système de formation tient compte de la plurilinguité et de la multiplicité culturelle de la Suisse, veille aux innovations et maintient la compétitivité de l'économie suisse, grâce à des voies de formation initiales et continues axées sur les besoins ainsi qu'orientée fortement sur l'économie et le marché du travail. La formation professionnelle et la formation académique doivent être considérées en tant que voies équivalentes ne devant en aucun cas être mises en concurrence. Il est en revanche nécessaire de définir clairement la position et le profil des différents niveaux de formation. Les forces des différents niveaux doivent toutefois se compléter et servir au développement global du système de formation. Ce n'est qu'ainsi qu'il sera possible de maintenir les facteurs de succès et la transmission des compétences en vue de son appropriation au monde du travail et à l'économie, de même que la perméabilité entre les niveaux de formation.


Position de la formation professionnelle continue dans le paysage suisse de la formation

Il manque un profil bien défini à la formation professionnelle continue. Comment expliquer autrement les lamentations sur le fait que la formation professionnelle n'est ni suffisamment reconnue ni négociée à sa juste valeur? La formation professionnelle continue souffre de:

  • insuffisance de renommée et prestige
  • manque de correspondance aux standards internationaux et systèmes de crédit comparables à ceux de Bologne
  • préférence en hausse pour les formations universitaires, partiellement en raison du manque d'informations des étrangers sur le systèmes de formation professionnelle suisse. 

Qu'est ce qui rend exceptionnelle la formation professionnelle continue (tertiaire B)?

La formation professionnelle continue est destinée aux praticiens désirant respectivement acquérir une spécialisation ou un approfondissement et en même temps des compétences en gestion. Elle est basée sur les expériences professionnelles et orientée compétences et marché du travail. Ce qui est appris est directement utilisable et rapide à mettre en oeuvre dans le travail quotidien. En règle générale, les contenus des cours sont constamment adaptés aux dernières avancées du domaine professionnel. C'est particulièrement en raison de l'orientation application et proximité de l'économie que la formation professionnelle continue présente des avantages par rapport aux perfectionnement académiques, assez éloignés du monde du travail et souvent théoriques. Mais ceci ne s'applique que si elle continue à répondre aux exigences de l'économie et reste attrayante pour ceux qui veulent se perfectionner. Les frais d'écolage et d'examen ne devraient, au niveau brevet, coûter que l'équivalent d'un Diploma of Advanced Study (DAS) de HES et au niveau examen professionnel supérieur (niveau diplôme) que l'équivalent d'un master de perfectionnement. Pour les papiers comparables, la perméabilité doit être garantie, à savoir que les examens partiels réussis devraient être reconnus pour les exigences comparables de compétences (ce qui fait baisser les frais d'examen). En outre, la voie brevet/examen professionnel supérieur doit être clairement délimitée par rapport aux perfectionnements généralistes des Hautes Ecoles Spécialisées.


S'adapter aux défis futurs est essentiel

La formation professionnelle continue du niveau tertiaire B déteint un fort potentiel aussi longtemps qu'elle s'adapte aux tendances et exigences de l'économie. Le monde du travail devient de plus en plus hétérogène face aux compétences spécialisées demandées, un nombre toujours plus grand d'entreprises fabricant des produits et prestations différents, utilisant des technologies de plus en plus variée et travaillant sur des marchés spécifiques. Il est donc important de promouvoir les compétences clés combinées aux perfectionnements spécialisés en cours d'emploi. Les compétences méthodiques, la capacité à innover ainsi que la pensée et les agissements de manière entrepreneuriale en font également partie. Ci-dessous, une liste non exhaustive de tendances et les exigences en matière de compétences qui en découlent et dont il faut tenir compte dans la formation professionnelle continue:

Tendances et compétences exigées

TendancesCompétences exigées

Structures hiérarchique plus plates et ainsi hausse de la responsabilité à chaque niveau hiérarchique

Spectre plus large d'activités différentes (job enlargement) demandant de penser globalement et d'accepter la prise en charge de la co-responsabilité entrepreneuriale

Optimisation continue des processus d'exploitation, de plus en plus en réseau avec les partenaires au long de la chaîne de création de valeur (Supply Chain).

Capacité analytique, gestion de projet, comportement actif pour solutionner les problèmes, flexibilité face aux modification respectivement des rôles et fonctions 

Importance en hausse des équipes de savoir et des groupes autorégulés (par ex. cercle de qualité) se chargeant en commun de la responsabilité du résultat à obtenir

Capacité de travailler en équipe, en général compétences sociales (communication, capacité à trouver des solutions aux conflits, etc.), capacité de réflexion, de recherche et apport constructif de sa propre opinion

Créativité et capacité à innover

Se focaliser sur le client devient le principe central pour concevoir les processus et structures

Gestion des client, compétences sociales, capacité à parler et à s'exprimer avec tout le respect dû au client

Concentration des ressources et activités sur les compétences centrales, les activités auxiliaires sont confiées resp. à des fournisseurs ou des prestataires (externalisation)

Savoir se débrouiller avec la réduction de postes de travail, travailler avec et veiller aux processus transversaux et élaboration d'accords correspondants

Augmentation de l'obligation de rendre des comptes sur les performances, la compliance et les principes éthiques

Aspects de la gestion des performances, comportement avec les règles de compliance, l'éthique et la durabilité


Clarté dans la jungle des titres: traduction anglaise oui, mais pas sur le modèle des titres académiques

L'internationalisation de l'économie met les détentrices et détenteurs de certificats de formation professionnelle souvent en concurrence avec des personnes possédant des certificats académiques. La complexité des systèmes de formation rend difficile l'évaluation ou la comparaison des formations en question. La reconnaissance internationale et la position de la formation professionnelle supérieure en Suisse nécessitent donc une description claire et transparente en anglais, pouvant assurer une comparabilité internationale. L'ASC est toutefois d'avis que des termes "faciles à comprendre" dans le sens d'un bachelor professionnel ou d'un master ne représente pas la solution idéale. L'introduction de tels titres rendrait encore plus difficile la différenciation des offres (brevet/EPS et HES) dans le domaine tertiaire B. En outre, il est probable que dans le domaine tertiaire A, ceci mènerait à des discussions de limites et à encore plus de solutions individuelles de détention des titres . 

Nous considérons ainsi que l'établissement d'un CNC[1] pour les formations initiales et continues proches de la pratique représente une nettement meilleure voie. A plus long terme, il est toutefois souhaitable d'envisager un Cadre national de Certifications uniforme (combinaison de CNC et cadre de qualification pour les Hautes Ecoles)..


Plus de contenus de gestion dans la formation professionnelle continue

En se basant sur les tendances et défis évoqués ci-dessus (Leadership Baromètre 2014), il est clair que les contenus de gestion dans la formation professionnelle continue doivent être mieux pris en considération. A l'avenir, le travail de conduite signifie:

  • au niveau conception: reconnaître les tendances, élaborer et maintenir la souplesse organisatoire afin de réagir de manière flexible aux défis, donner de l'orientation sur le sens/but de l'organisation et mettre des priorités pour obtenir de l'énergie d'organisation (defining purpose, alignment)
  •  au niveau des relations: inspirer, clarifier les attentes et rôle, veiller à la collaboration ainsi que octroyer et soutenir les libertés pour que les ressources des collaborateurs puissent d'épanouir (mobilizing resources)
  • au niveau actions: agir en tant qu'exemple, savoir réagir de manière constructive aux contradictions et dilemmes, éliminer les dérangements et mener à bien les activités stratégiques (applying practices, driving outcomes)

[1] Cadre national des certifications (CNC), voir également http://www.sbfi.admin.ch/nqr/index.html?lang=fr