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Temps de travail - la responsabilité des dirigeants

Face aux exigences légales et aux réalités du travail, concevoir le temps de travail et son contrôle sont de plus en plus ardus.

Pour rendre supportable son travail de pendulaire entre Genève et Lausanne, le collaborateur-cadre Pierre Dubois rentre de temps en temps à la maison vers 16 heures ou organise un jour de travail depuis son domicile. Il répond aux courriels dans le train ou lorsque sa fille est déjà couchée.

Susanne Hauri est directrice de projets design dans une agence de communication. Le travail interdisciplinaire et en réseau marque la culture de l'agence - au lieu de la pensée hiérarchisée. "Le travail et les loisirs se superposent. Il nous arrive de travailler le soir ou en fin de semaine. Et parfois, nous travaillons jusque tard dans la nuit pour terminer la présentation d'un projet", déclare Susanne.


Plus de flexibilité dans le travail...

Dans ces deux exemples, il s'agit de personnes disposant de beaucoup de libertés d'agissements, qui démontrent et ont besoin de flexibilité. Le monde du travail modifié par l'actuelle technologie est de plus en plus marqué par des modèles de gestion qui demandent en premier lieu de l'adaptabilité afin d'assurer le succès de l'entreprise. La jeune génération, avec son besoin de plus de flexibilité pour harmoniser vie privée et vie professionnelle, trouve contre productifs les modèles de temps de travail et systèmes de saisie rigides. La législation en vigueur oblige en revanche à un contrôle sans failles du temps de travail, ne prévoyant que peu d'exceptions, comme pour les scientifiques ou les membres de la direction. En Suisse et dans de nombreux domaines, le collaborateur est devenu un spécialiste hautement qualifié contribuant largement à la création de valeur des entreprises grâce à son savoir-faire. Ce travail se fait souvent orienté projet. Il demande beaucoup d'organisation individuelle ainsi qu'une participation pour déterminer les objectifs et des formes très ouvertes de collaboration qui tranchent avec la routine et les structures établies dans les entreprises. Une étude de la "Société allemande pour la gestion de projet" sur la souveraineté du temps de travail nomme le "partage indépendant du travail et du temps de travail" et les "hauts degrés de liberté" en tant que facteurs essentiels pour exercer la fonction de responsable de projets.


Mais qu'est-ce que cela signifie pour le contrôle du temps de travail? Pour les collaborateurs ayant des fonctions opératrices dont la présence est intimement liée à la performance (par ex. de centres d'appels) ou qui font partie d'une processus externe laissant peut de possibilités créatives, le contrôle est indispensable.

Au lieu de systèmes rigides, les directeur et travailleurs du savoir à hautes responsabilités ont besoin d'un règlement de temps de travail basé sur la confiance qui leur permet de remplir leurs engagements contractuels sans contrôle externe. Les collaborateurs décident de leur propre chef quand ils exécutent leurs tâches et disposent de la liberté de temps tout en respectant certaines conditions-cadres selon contrat de travail et de tarifs. Les comptes de temps de travail remplacent les systèmes rigides de temps de travail, en cas de conflits sur le temps ou les charges de travail, un service clearing peut intervenir. Cependant, le modèle de temps de travail basé sur la confiance signifie aussi notablement plus de responsabilités de direction: Alors que le collaborateur avec contrôle détaillé du temps de travail est informé de la fin de ce même travail, la répartition individuelle du temps peut provoquer chez certains un sentiment de manque de règles et de repères. Et finalement, ce fait peut mener à travailler "volontairement" plus longtemps et ceci est néfaste à la santé.


... signifie plus de responsabilité pour les dirigeants

Que ce soit la saisie du temps de travail ou un règlement de temps de travail basé sur la confiance, le but reste le même: protéger la santé des collaborateurs. C'est alors que débute la responsabilité du supérieur et de l'employeur: lors de l'introduction du temps de travail basé sur la confiance, il y a premièrement lieu de s'assurer que les collaborateurs sont capables de gérer ces libertés. Des conditions-cadres correspondantes sont nécessaires tout comme une introduction claire et des instructions aux collaborateurs et supérieurs en question.

Deuxièmement, les personnes disposant d'un grand savoir-faire doivent être considérées en tant que ressources clés dans le marché concurrentiel. Les heures supplémentaires pénibles sont à éviter, elles n'ont qu'un effet négatif sur les performances de ces détenteurs de connaissances.

Troisièmement, le dirigeant doit veiller à la fiabilité. Au moyen d'objectifs à atteindre et de planification régulière du (temps) de travail, il met au point quels sont les résultats à obtenir dans le laps de temps de travail contractuel. Si le volume de travail et le budget temps divergent, il s'assure que des mesures d'adaptation sont rapidement définies et mises en oeuvre en commun. Pour travailler de manière efficace, il est également important de clarifier les rôles et de fournir de bonnes conditions de travail. La confiance signifie ici: si quelque chose ne fonctionne pas, je ne suis pas abandonné. La fiabilité est conditionnée par la création de transparence, la mise au point des attentes et des accords obligatoires.

Quatrièmement: le temps de travail basé sur la confiance est impossible sans culture de la confiance. Pour ce faire, il est nécessaire de cultiver le feedback permettant d'informer sur le temps de travail et de contrer les objectifs trop ambitieux du supérieur. L'ouverture et l'estime sont aussi des valeurs qui aident à soutenir les dirigeants et les travailleurs du savoir à réaliser les buts professionnels et privés.

La conception du temps de travail ne peut plus être jugée que du point de vue travail et politique du personnel. Pour répondre aux futurs défis comme le manque de personnel qualifié ou l'harmonisation entre activité professionnelle et privée, dans le pays du savoir suisse, il est nécessaire de trouver des solutions globales et des conditions-cadres encourageantes pour le savoir-faire et pour une conception flexible du temps de travail.