Je ne resterai pas à l’exécutif communal toute ma vie

Qu’est-ce qui vous a incité à vous inscrire au processus de certification des conseillers municipaux ?

J’ai une longue carrière parlementaire derrière moi, à tous les niveaux : communal (300 et 5000 habitant-e-s), cantonal et fédéral. Même si j’ai, en tant que parlementaire, géré des projets d’envergure (pilotage d’une fusion de commune, présidence de la commission des affaires juridiques du Conseil national), le « saut » vers l’exécutif communal m’a montré qu’il existe une grande différence entre l’activité du parlementaire et de celle de membre de l’exécutif. Le parlementaire peut se contenter d’avoir de bonnes idées que d’autres mettront en œuvre. Le membre d’exécutif doit, lui, mettre en œuvre des décisions qu’il n’a pas toujours prises, avec lesquelles il n’est pas forcément toujours d’accord, mais qui auront un impact concret sur la vie des habitantes et habitants, qui l’attendent au tournant. Ce saut m’a aussi montré que les membres d’exécutifs, quelle que soient leur profession, leurs activités et leur parcours politique préalables, doivent acquérir sur le tas un grand nombre de compétences… et les acquièrent réellement. Il est important que ces compétences soient reconnues à leur juste valeur sur le marché du travail, mais aussi par la société en général. Je salue donc la démarche de l’ASC et de l’association des commune suisses. D’un point de vue plus personnel, je suis en milieu de carrière professionnelle et ne resterai pas à l’exécutif communal toute ma vie : une certification de mes compétences est un outil indispensable dans un monde professionnel en constante évolution.

Votre processus de certification a été validé. Quelle est votre conclusion ?

La certification m’a aussi permis de mieux appréhender les nouvelles compétences qui sont nécessaires à la bonne marche d’un exécutif, en particulier le travail en réseau et la culture du feedback. Les affaires publiques deviennent de plus en plus complexes, les acteurs de plus en plus nombreux et leurs compétences respectives de moins en moins clairement attribuées. Il est donc indispensable de connaître ces acteurs, leurs compétences, leurs objectifs, afin, le jour où l’on aura affaire à eux, d’organiser au mieux la collaboration.

Par ailleurs, la diversité des tâches communales exige une flexibilité toujours plus grande du personnel communal. L’exécutif doit s’y adapter et s’approprier les méthodes de management modernes, fondées notamment sur la culture du feedback : savoir critiquer et encourager, mais aussi savoir être critiqué. Le temps des élus tout-puissants agissant dans une optique purement hiérarchique « de haut en bas » est révolu, ne serait-ce que parce que la population voit de moins en moins ses élus comme des dirigeants, mais plus comme des partenaires au service de la communauté.

Je recommande vivement cette certification et lui souhaite plein succès !